Suis-moi, je te fuirai pas.

jeudi 26 janvier 2012

Melancholia

Le monde s’écroule mais le monde, c’est quoi? Juste une grosse boule qui roule sous nos pas.
Julien Baer

Justine (Kirsten Dunst) épouse Michael dans le somptueux manoir de pété de tunes et pragmatique John (Kiefer Sutherland), époux de sa soeur, la triste Claire (triste? Charlotte Gainsbourg, sans blague.)
Au fil des festivités que lui organise la très rationelle Claire, Justine sombre dans une profonde mélancolie et elle confie à sa mère (Charlotte Rampling en pleine caricature d’elle même) qu’elle a peur, ce à quoi, évidemment, la mère répond «Fuck off».
Normal les gars, Lars Von Trier, c’est trop un ouf.

Puis les scandales éclatent parce que Lars Von trier est trop un provocateur de la mort : Justine insulte son patron en lui disant que son agence de pub, c’est du vide (légère métaphore de l’Oeuvre du réalisateur en passant), faute avec un ex futur collègue et perd en une soirée son mari et le courage d’être heureuse.

Allégoriquement, le film aurait pu s’arrêter après le mariage qui signe déjà la fin d’un monde : celui de Justine.
Mais le mystère ne planerait pas autant autour de Lars Von Trier si ce dernier était bon et concis.

Justine sent la fin du monde venir, elle sait que la planète Mélacholia (comme c’est romantique ce nom, Lars), qui se rapporoche de plus en plus de la Terre, tous viendra les emporter, elle a le Shining Justine, elle a lu Stephen King et maté des films de Kubrick, sûr.

«La terre est mauvaise, inutile de se lamenter sur elle», dit-elle à Claire qui se désagrège au fil du drame.

Surtout si la lamentation dure plus de deux heures, Lars.
Quand une aurait suffi.

Melancholia est un film sur l’instinct de survie.
C’est un beau film, tout le monde m’avait dit : «Vois Melancholia, c’est un beau film.»
Wagner envoie du bon son aussi et le thème autant que la réalisation se défendent, contrairement à ceux d’"Antichrist» qui m’avait faite mourir de rire alors que ce n’était pas le propos.

Un film de l’instinct, donc. Dommage que ce soit aussi un film de l’instant.

Alors comment ne pas finir sur un autre philosophe que Lars, le non moins grand Joe Dassin :
Si tu t’appelles Mélancholia, on est fait pour l’oublier ensemble.


EN DVD depuis le 3 janvier 2012




5 commentaires:

  1. Merci de bien dégommer le snobisme autour de Lars et de ses pseudo provocations.

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  2. Enchantée anonyme. De rien? Vous n'aimez pas Lars? Dites m'en plus.

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  3. Moi,j'ai aimé ce film sans savoir pourquoi. Les images m'ont marqués à tel point qu'elles se sont parfois mêlées avec ma réalité: superbe. Un goût diffus,étheré,intensément poétique. Et puis cette métaphore de la mort qui s'approche de nous:je me suis vue vieille à l'approche de la mort. Un film à voir et entendre (j'aime toujours autant Wagner et son sens des tensions) sur grand écran. Oui,j'ai aimé ce film.

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  4. Putain, y en a qu'on a de la chance... Très bien la citation de cette magnifique chanson.

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