Suis-moi, je te fuirai pas.

lundi 23 janvier 2012

Les bien-aimés

Je peux vivre sans Christophe Honoré/ Mais mon problème mon amour c'est/ Que je n'peux vivre sans bien l'aimer.

C'est au nombre de bouteilles d'eau que mes larmes pourraient remplir devant un film que je mesure son intensité.
A plus de douze bouteilles, "les bien-aimés" frise le 22/20. Et de la part d'une maîtresse sévère (c'est mon métier maîtresse sévère), ce n'est pas rien.

La scène d'ouverture n'a rien à envier à la photographie de Jacques Demy : Ludivine Sagnier, toute en blondeur et en escarpins est une prostituée certes, mais qu'on embrasse et avec qui on rit. Comme de la vie dans les années 60. On lui pardonne ses minauderies tant son maquillage de voiture v(i)olée la met en valeur. Une prostituée par accident, amoureuse par accident, enceinte par accident et heureuse de ces accidents par accident. La vie.

Chiara Mastroianni m'a fait pleurer de la première à la dernière image, heureusement que mon maquillage est plus proche du sien (tellement naturelle du début à la fin) que celui de Ludivine Sagnier puisque les pandas n'ont pas d'argent pour aller au cinéma. Sa voix est grave, son visage est dur, à l'image de sa vie amoureuse qu'elle veut dramatique : en effet, qui d'autre à part elle refuserait l'amour d'un Louis Garrel -tellement incisif pour une fois- pour s'amouracher d'un guitariste américain qui n'aime en elle qu'un miroir grossissant l'égo?

Je veux me faire muter dans le lycée où Clément (Louis Garrel) enseigne le français, Monsieur le recteur.

Chaque personnage est bien-aimé dans ce film, mais pas par celui qu'il voudrait.
Mais le désir n'est pas le vouloir, merci pour cette leçon Monsieur Honoré, c'est la philo que j'enseignerai quand je serai mutée dans le lycée de Clément.
Beaucoup de possibilités d'interprétation mais aucune issue si ce n'est ce film.

J'ai adoré les bien-aimés.

EN DVD depuis le 18 janvier 2012

5 commentaires:

  1. Milos Forman se rend chez Michel Delpech pour lui demander la main de Catherine Deneuve.
    Et à la fin Catherine Deneuve déambule dans les rues et dans le passé en compagnie d'un Louis Garrel qui s'efface presque du cadre.
    Et dans le générique de fin j'apprends que "Paris, Le Flore" n'est pas une compo originale d'Etienne Daho.
    C'était bien Les Bien-aimés.

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  2. Tout comme moi tu as un problème d'objectivité: tu es une fan d'Honoré et de Louis Garrel. N'est-ce pas un signe de qualité ?

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  3. Ce n'est pas un signe de qualité Richard, c'est un signe de supériorité.

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  4. Je n'osais le dire ma seinte supériorité....

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