Suis-moi, je te fuirai pas.

lundi 23 avril 2012

L'amour et rien d'autre

Chaque fois qu'on aime d'amour
C'est avec "jamais" et "toujours"
On refait le même chemin
En ne se souvenant de rien
Et l'on recommence, soumise,
Florence et Naples
Naples et Venise
On se le dit et on y croit
Que c'est pour la première fois
A chaque fois, à chaque fois
Chaque fois qu'on aime d'amour

Ah, pouvoir encore et toujours
S'aimer et mentir d'amour
Et, bien qu'on connaisse l'histoire,
Pouvoir s'émerveiller d'y croire
Et se refaire, pour pas une thune
Des clairs d'amour au clair de lune
Et rester là, c'est merveilleux,
A se rire du fond des yeux
Ah, pouvoir encore et toujours
S'aimer et mentir d'amour


«A chaque fois», Barbara



Arriver au cinéma des cinéastes et demander au jeune homme à la caisse et à la mèche romantique : «L’amour et rien d’autre» sans rien ajouter fut l’épilogue parfait du film dont je vais vous parler.

Martha (Sandra Hüller) est blonde, aime les coiffures rigolotes, raconter sa vie en faisant l’amour, son métier de professeur et son mari Paul (Felix Knopp).
Paul semble être angoissé, absent puis il part à Marseille et s’y suicide.
J’ai horreur de cette ville, possible que j’eus fait pareil alors ne lui jetons pas la Pierre à Paul.
Bref, des policiers annoncent la nouvelle à Martha qui n’en croit maux.
Martha ne pleure pas, elle demande à voir le corps de Paul.
Puis elle enquête sur ce dernier et se rend compte qu’il lui mentait depuis quatre ans : il n’a pas soutenu sa thèse, faisait semblant de se rendre à la faculté chaque matin. Dégun.
Maîtresse? Casino? Bars parallèles?
Martha ne saura jamais rien de son mari étranger qui s’est suicidé.

Un jour, Martha rencontre Alexander (Georg Friedrich), professeur d’histoire à la fac qui lui rappelle aussitôt Paul à cause d’un tic : la remise en arrière de mèche.
Elle le baptise Nino : «Tu as une tête à t’appeler Nino», l’invite chez elle et se met en T shirt/ touffe allemande à l’air pour qu’il la rejoigne dans son lit, tel un bon mari.
Alexander prend peur et s’en va, il faut dire que la touffe de Martha n’a pas oublié d’être grosse.

Deux semaines plus tard, elle s’excuse, promettant à Nino qu’elle a fait le ménage. (dans sa touffe?)
Puis une histoire commence, complètement fantasmée puisque Martha transfère tout Paul dans Nino. Il faut dire qu’en plus d’avoir la mèche, il a les épaules pour.

A quoi bon faire le deuil puisqu’avec cette idylle, elle est encore la, la possibilité d’un Il?

Martha est heureuse, elle s’invente des enfants et retombe en enfance avec Nino et le déni la sauve puisque le déni c’est Nino et qu’il est super beau.
Un jour Nino apprend la mort de Paul. Et je ne vous raconte pas la suite parce que vous devez aller voir ce film.

Je vois d’ici vos froncements de sourcils, chers lecteurs des Inrockuptibles.
Vous vous dites que le scénario est de Musso. Et bien non, c’est un film allemand.
Dans le film allemand, le corps parle, le corps beau.

Je vais vous dire pourquoi j’ai aimé ce film et pourquoi à sa sortie, j’ai préféré rentrer à pieds pour arrêter d’être par lui chamboulée.
La première raison du transfert, c’est l’imagination :
Et si on était Ken et Barbie?
Et si t’étais Jim Morrison et moi la seringue?
Et si j’étais ta maîtresse, tu sais la stagiaire, et pas ta femme cette nuit?
Et si tu te tirais une balle et que tu revenais?
Et si dans notre monde les livres existaient encore et que tu m’envoyais des lettres par la poste?
Et si c’était toi?


Le thème du transfert du précédent amoureux sur le nouveau est universel.
Dans ma vie du moins.
Mon premier amour était fou, drogué, pauvre, passionnant et passionné, romantique, poète pouet pouet, grand, drôle, beau, littéraire, chômeur et maigre, passionnel et fusionnel, musicien, fan.
Ceux d'après étaient encore fous, drogués, drôles, passionnels, fusionnels, artistes, fans.
Beaux pas toujours. Parce que je fatiguais.
Mais je restais la plus belle et l'étais pour deux.
Puis à la fin de ma vie, ma 3ème décennie, il restaient en eux une constance, cette éternelle page blanche : la folie.

Ainsi, je n’ai pas eu besoin qu’untel ou untel se suicide pour qu’en l’autre instantanément il revive.

Vous voulez savoir pourquoi?
Confidences pour confidences, c’est moi que j’aime à travers vous.

Au cinéma depuis le 18 avril 2012



2 commentaires:

  1. Merde. Tu m'as mis ce chef d'oeuvre musical dans la tête. (pas de compliment sur ce texte car je sais que tu es pudique).

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  2. Ma préférée de Barbara. Contente que mes mots te plaisent, ça fait si longtemps.

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