Suis-moi, je te fuirai pas.

mardi 6 mars 2012

Chronicle

Super Zéro

Sur Twitter, je suis «abonnée» à Bret Easton Ellis, le Karl Lagerfeld de la toile, pro fête à ses heures.
Bret a conseillé Chronicle à ses abonnés alors je suis allée voir ce film en me disant que j’allais lui envoyer ma critique et qu’évidemment il allait l’adorer.

Chronicle, c’est l’histoire d’Andrew Detmer (Dane DeHaan), un adolescent maigrelet de 16 ans, puceau, violenté par son père au chômage et moqué par ses camarades de classe : Il s’achète une caméra pour filmer toute sa vie façon Moins belle ma vie.

Andrew n’a qu’un ami : Matt Garetty (Alex Russel) son cousin.
Matt est le mec parfait : à la fois populaire, moral et cultivé : il cite Schopenhauer, Jung et Platon aussi naturellement que je rédigerais un statut facebook.

Lors d’une soirée, Andrew et Matt font la connaissance de Steve Montgomery (Michael B. Jordan), le noir populaire et musclé, marqué d’un éternel sourire phosphorescent, mélange d’Obama et d’Omar Sy en beau.

En descendant dans un puits, ils reçoivent des rayons supersoniques et sont pris, instantanément de pouvoir télékinésiques à la Carrie.

Plus le film avance, plus le trio adolescent développe ses pouvoirs.
Même qu’ils apprennent à voler.Quand ils découvrent ce don, on se croirait dans la scène de parapente d' Intouchables mais sans parapente, sans musique et sans Omar Sy.
C’est donc mieux.

Andrew a enfin des amis, il devient populaire au lycée grâce à un spectacle que lui organise son ami Steve dans lequel il exhibe quelques uns de ses pouvoirs.
A l’issue de ce spectacle, il tombe toutes les filles et l’une d’entre elles aux cheveux roses est prête à le dépuceler mais il lui vomit dessus.
C’est la que tout bascule.
Andrew redevient la risée de ses camarades et utilise ses pouvoirs pour faire le mal autour de lui.
Jusqu’au pire.

J’ai adoré Chronicle pour une raison qui va vous faire pleurer et m’aimer d’avantage.
Au collège, j’étais la mal aimée : je mesurais 1m75 pour 50 kg, j’avais les cheveux courts, un appareil et des lunettes, mes sponsors étaient C&A et la Camif, dés qu’on me parlait, ma peau devenait celle d’une chti et ma seule amie était une noire handicapée.
Comme Andrew, je trouvais ridicules ceux qui se battaient pour la popularité et j’étais bien comme j’étais. Avec Goethe, Freud, mon amie et mon monde imaginaire.

Vous riez jaune parce mon discours, on dirait celui de n’importe quelle mannequin ou actrice hollywoodienne qui, pour s’excuser d’être une pub pour Photoshop aujourd’hui, se défend d’un passé monstrueux.
Digression finie, en voyant ce film, je me suis demandée si, comme Andrew, je me serais vengée de tout ce méchant monde si j’avais eu des supers pouvoirs.
Et je n’ai pas trouvé la réponse.

Quand un film ne me donne pas de réponse clé en mains, je trouve ce film bon.

Au cinéma depuis le 29 février 2012


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