Suis-moi, je te fuirai pas.

jeudi 31 mai 2012

Allez voir ailleurs si j'y suis

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jeudi 24 mai 2012

De rouille et d'os

Aller voir le dernier film de Jacques Audiard un jour de grand soleil, c'est comme épouser son amant: du gâchis.

Après Intouchables le téléfilm, j'ai enfin vu Intouchables, le film: De rouille et d'os.
Ce n'est plus Omar le héros, mais un simili Fred (blond) : toujours aussi pauvre mais beau, belge, viril, musclé, tatoué et surtout acteur, Matthias Schoenaerts.

Marion Cotillard remplace François Cluzet dans son rôle de torse et elle ne s'en tire pas si mâle.
La bande-annonce de ce film était pour moi la plus mauvaise bande annonce de l'histoire des mauvaises bandes annonces et le pitch, digne d'un mauvais Guillaume Musso (excusez le pléonasme), c'est pourquoi j'ai attendu un matin tête dans le paté pour me rendre au Pathé. (plus mauvais jeu de mots de l'histoire des mauvais jeux de mots, j'en conviens.)

De ce film, ce soir, mes draps se souviendront à la seule pensée de Matthias Schoenarts mais à l'instant, ce sont mes yeux rougis qui s'en souviennent.

De rouille et d'os commence comme un film des frères Dardenne: Ali, un SDF pauvre et blond se promène avec son fils de cinq ans pauvre et blond.
Sauf qu'il l'emmène à Antibes, ville que les Dardenne, par respect pour la beauté crue, n'auraient jamais osé filmer.
Il y retrouve sa soeur, caissière et pétée de thunes : il y a une vingtaine de yaourts dans son frigo, se remet à manger, délègue l'éducation du morveux à cette femme et enchaîne les petits boulots (videur, gardien de nuit, boxeur pour les gitans : les trucs physiques car tu comprends il est vachement musclé et méga kaïra: Ali, c'est le Ryan Gosling belge)

Videur, il fait la connaissance de Stéphanie (Marion Cotillard), la sauve d'une bagarre et lui dit qu'elle est habillée comme une pute. Car Ali, fort de tous ses attributs, drague super bien. Stéphanie vit avec un mec odieux et dresse des orques (son métier ridicule est la raison principale pour laquelle j'ai hésité à aller voir De rouille et d'orques).
Mais contrairement aux dauphins et aux petits chiens, les orques sont méchantes et privent la belle Stéphanie de ses deux jambes.
Audiard filme les moignons, c'est monstrueux.


J'ai eu mal physiquement pendant ce film, je touchais mes jambes pour m'assurer de leur présence et me pris à plusieurs reprises à dire à voix haute: "Monstrueux".

Physiquement, oui, le film est donc réussi puisqu'il m'a fait idolâtrer mes jambes, qu'importe aujourd'hui l'état de leur épilation, je vous le promets. J'ai même envie de danser, c'est dire.

Ali continue sa vie, ses petits boulots, il commence des combats de boxe ultra violents et Stéphanie l'appelle quelques mois après son accident.

Commence alors entre ces deux êtres une relation sans artifice aucun, une relation animale, moins violente qu'une relation entre orques cela dit.

De faire l'amour avec des moignons, Stéphanie a commencé.

Mais prend-elle son pied? Pas si sûre.

De rouille et d'os est un film sur la rage de vivre, le désir, la violence et non un film sur les orques et l'amour comme je le craignais.

La fin est un cliché bâclé à la Titanic (un histoire de congélation) mais putain comme c'est beau.

A l'image de Matthias Schoenaerts, Jacques Audiard signe un film grand, fort, violent, physique, sexuel.

Et surtout un film qui dénonce la méchanceté des orques.



Au cinéma depuis le 16 mai 2012


lundi 14 mai 2012

La cerise sur le gâteau

Échouée à Amiens pour des raisons douteuses : ma vie amoureuse, je me suis réfugiée dans un complexe Gaumont afin de simplifier mon séjour.

Je choisissai alors un titre de film en accord avec cet exil picard : "La cerise sur le gâteau".

Amanda (Laura Morante) a beau être italienne et pas des plus monstrueuses, elle est rigide comme un boudin allemand.
Sa vie est régie par des principes voire des obsessions dont la première est d'épuiser psychologiquement son compagnon Bertrand (Frédéric Pierrot) au lieu de s'avouer qu'elle ne l'aime pas.

Heureusement, Amanda a une amie douce et patiente : Florence (Isabelle Carré) qui la conseille, la modére, la rassure.
Cette dernière vit avec un psychiatre qui pense Amanda "androphobe".
Mue par la peur extrême des mâles, elle sabote en effet toute possibilité d'un Il en se faisant le mâle puis la malle puis très mal.
Systématiquement.
Jusqu'à ce qu'elle rencontre Antoine (Pascal Elbé, dont la voix m'excite encore plus que celle de François Barouin) dont elle n'a nulle peur puisqu'elle le croit gay...


La cerise sur le gâteau n'est pas un grand film : il est naïf, un peu niais, habité par une incessante musique au rabais, attendu.
Mais je l'ai aimé car Amanda c'est moi qui aurait été vieille, pas drôle et avec une grosse poitrine.
D'ailleurs, je profite de cet espace public pour leur rendre hommage : RIP mes seins.

Contrairement à Amanda, j'ai arrêté de croire chaque personne qui me voulait sur son divan : je ne juge donc pas androphobe.
Je pense juste souffrir de confiançophobie et bien que jalouse de personne, la déesse K que je suis voit dans chaque homme un DSK.
Les seuls hommes qui me rassurent sont mes amis homosexuels ou lesbiennes et mes amants qui n'ont guère à me mentir sur l'exclusivité de leur amour pour moi.
Possible alors que je souffre d'un manque de confiance de projection.
Mais possible ici que ce que j'écris à cet instant précis ne soit qu'un ramassis d'inepties : nulle souffrance n'étant comparable à celle causée par la découverte forcée d'Amiens, sans valise, sans argent et sans homme à accuser.


Et en plus, il fait beau : c'est la cerise sur le gâteau.


Au cinéma depuis le 9 mai 2012





mardi 8 mai 2012

Chercher le garçon

Invitée à la projection presse d’un film sur l’amour 2.0, je me suis résolue à quitter quelques heures ma vie de zéro pour aller voir un film très loin du zéro :
Chercher le garçon, premier long-métrage de Dorothée Sebbagh.

Emilie (Sophie Cattani) est en plein célibad.
Elle s’en rend compte un soir de réveillon où elle n’a que Champagne pour compagnon.
Consciente que la vie réelle est finalement surestimée, elle se décide à tâter du virtuel, en s’inscrivant sur un site de rencontres : Meet me




Mais du virtuel au réel, il faudrait parfois une poubelle.

Le premier homme qu’elle rencontre Thierry les yeux bleus (clin d’oeil comique à «Mickey les yeux bleus») veut de la consommation instantanée.
Contrairement au second : Julien le romantique, qui l’aime d’amour au premier regard, l’appelle sa petite fée et lui cite Stendhal dés le premier baiser : il est d’ailleurs le premier baisé.
Et le premier quitté.

Puis défile dans le casting d’Emilie un échantillon d’individus qui m’auraient tout de suite fait opter pour la vraie vie.
Parmi eux :
Yough Grant : Le fan d’Hugh Grant, de thé et de lui m’aime,
l’ancien boxeur : 23 combats/23 défaites,
Hicham le timide qui envoie son copain plus beau que lui à sa place,
Monsieur X : celui qui fantasme sur une horde de Playmobil debout sur un corps nu,
Celui qui veut «vivre sa vie de Bonobo» sans parler mais en courant par-dessus les collines, tout en assurant que faire l’amour est plus efficace pour connaître quelqu’un que tout discours,
Le danseur, qui danse sa vie mais pas son vit.

Et parallèlement à ces personnages burlesques, il y a la raison d’Emilie, ses origines, la réalité.
Ainsi, sa cousine Audrey (Aurélie Vaneck) lui dit un jour :

«Et si tu essayais le hasard?
Le hasard vaut mille rendez-vous.»


Alors Emilie scrute les parcs et plutôt que de courir après les hommes, elle regarde les hommes courir.

Ainsi, rencontre t-elle Gérard : un gros monsieur, ancien rugbyman, sorte de sage sur le retour qui lui confie qu’elle doit «endorpher» = créer des endorphines.
La solution? Faire du sport ou avoir des orgasmes.
Elle choisit le sport, et elle court, elle court.
Plus elle court et plus elle est heureuse et plus elle est heureuse et moins elle n’a besoin de rencontre piteuse.

Jusqu’au jour où...

Je ne vous raconte pas la fin, je vous délivre juste mon changement de point de vue post projection : la vie réelle est un concept sous-estimé.

Si vous voulez rire tout en admirant les plus beaux coin de la côte marseillaise, apprendre à avoir la cote et croire un instant qu’il est possible de troquer son mac pour un mec, courez chercher le garçon.

Moi j’ai déjà trouvé son nom. Et vous?

Sortie cinéma : le 9 mai 2012


Barbara

Eprise de saucisses dés ma phase orale, j'ai fait allemand première langue.
J'ai toujours été fascinée par ce dialecte qui sonne à la fois comme une insulte, une nuit d'ivresse et Herman Hesse.
Je suis bonne en saucisses grâce à l'allemand et réciproquement et je ne rate aucune sortie germanique.

Achtung, je suis une fille Arte.

Barbara est grande, Barbara est mince, Barbara est dure, Barbara est froide et Barbara est belle.
Pourtant, Barbara est un mélange physique entre Marge Simpson, Raphaëlle Ricci de la Star Ac' et Romy Schneider.
Barbara sourit rarement : l'Allemagne de l'Est des années 80 est son châtiment.
Barbara est médecin et son collègue André tombe aussitôt amoureux de sa beauté glacée.
Il la drague en lui parlant Rembrandt, piano et ratatouille : André, c'est la réalité sublimée.
Mais face à lui, il y a le régulier : le Sublime, celui qui vit à l'Ouest et offre des cadeaux à Barbara chaque fois qu'il l'étreint à travers champs et chambres sans vue, celui qu'elle veut suivre.
Don Draper en blond.

Tout est beau dans Barbara, même l'allemand et le bruit des clignotants, celui du vent, ce souffle de printemps, ce noir et blanc sublime à la fin qui rend les vagues noires et Barbara translucide.
Si lucide.
Lucide est Barbara, libre est Barbara, forte est Barbara, humaniste est Barbara mais Gourde n'est pas Barbara.

Barbara est un tableau filmé sur le courage et la liberté.

Un souffle d'espoir qui durera bien plus que cinq ans.

Au cinéma depuis le 2 mai 2012


samedi 5 mai 2012

50/50

Il fait gris, je suis triste et je n’ai décidé de ne sortir de chez moi que demain pour aller voter.
Aussi, ai-je décidé de regarder un film pareil à ma personne : un sujet triste traité avec humour.

Adam (Joseph Gordon-Levitt, le héros cool de «500 jours ensemble») a 27 ans, un boulot de cool à la radio, un pote méga drôle : Kyle (Seth Rogen que je marierais bien) et une copine rousse.
Son seul problème est celui de bien de mes admirateurs : n’avoir point fait l’amour depuis vingt et un jours.
Jusqu’à ce que son médecin lui en ajoute un encore plus sérieux : il est atteint d’un cancer de la colonne vertébrale.
Sa réaction immédiate :
«Je ne bois pas, je ne fume pas, je recycle.»

Alors Adam googelise à mort et apprend qu’il a 50% de chances de survie, d’où le titre de ce film que j’ai aimé et qui m’a fait comprendre que si l’on pouvait rire du cancer, on pouvait aussi rire du résultat des élections présidentielles de demain, quel qu’il soit.

Sa copine, démunie face à la nouvelle, lui offre un chien monstrueux qu’il appelle Skeletor et son ami Kyle tente de le rassurer en lui citant plein de stars qui ont survécu au cancer, dont le mec de Dexter.

Lors de sa première chimiothérapie, il copine avec de vieux cancéreux qui lui offrent des macarons à l’herbe en lui annonçant qu’après avoir perdu ses cheveux, c’est sa b*** qui rétrécira :
«Plus un cancer a de syllabes, plus il est grave.»

Mais Adam décide d’en rire, surtout quand il demande à Kyle de lui tondre le crâne avec son «rasoir à burnes» et que ce dernier à la vue du spectacle lui dit :
«On dirait Worf de Star Trek»

Kyle est un malin, il se sert du cancer d’Adam pour draguer et lors d’un vernissage, il aperçoit Rachel sortant avec un hippie de merde.
Adam quitte Rachel.

Heureusement, sa thérapeute est jeune.

Le divan le mènera t-il au lit?

Afin que vous voyiez ce film, je ne vous donnerai pas la réponse ni ne vous dirai si Adam va guérir, juste cet indice : Kyle, à la fin du film dit à Adam :
«On dirait Quatto dans Total Recall».

Louez ce DVD.

J’ai ri pendant ce film parce que Kyle est drôle, Adam rigolo et que l’amitié entre ces deux là est plus métastasée que le plus grand des cancers.

Mais j’ai pleuré aussi car je me suis sentie Rachel un peu :
Il y a quelques années quand j’étais 100/100 égoïste, j’ai connu un garçon qui a appris son cancer en même temps que son amour pour moi.
Mais au lieu de l’aider et de faire la mâle, je me suis fait la malle.
Je le regrette.

Petit garçon que j’ai aimé, je te dédie ces mots. (Ne te moque pas, ne pense pas à cette chanson : "A toutes les filles que j'ai aimées avant")



En DVD depuis le 24 avril 2012


mercredi 2 mai 2012

Dépression et des potes

Franck (Frédéric Testot) est à l’ile Maurice et regarde de sa chambre sa pulpeuse copine brésilienne sortir de l’eau.
Et en plus, c’est une vraie fille.
Les conditions parfaites du bonheur?
Non, car Franck reste dans sa chambre en pull et écharpe car la clim’ est cassée et qu’il a froid.
Franck passe des vacances pourries et en bon altruiste, il décide de gâcher aussi le séjour de sa brésilienne.
Qui le quitte en rentrant.

J’ai moi aussi passé des vacances à l’ïle Maurice récemment et il est vrai que ce fut un moment difficile tant la mer était chaude et la nourriture nutritive.
De retour à Paris, mon médecin m’a diagnostiqué une allergie au soleil.
Franck, c’est à la vie qu’il fait une allergie alors son médecin à lui, lui diagnostique une dépression.

C’est à l'hôpital, à l’occasion de la naissance du 2ème enfant de Benoît (le bel Arié Elmaleh) qu’il annonce la nouvelle à sa bande de potes qui tour à tour, vont l’aider et se rendre compte qu’ils vont finalement plus mal que lui.
William (Johnatan Lambert, nerveux et hilarant à souhait) est un petit avocat fiscaliste, marié à une femme jalouse et stérile avec qui il ne couche plus depuis 3 mois.
Il se fait toujours vanner par Romain (Ary Abittan, toujours habité), comique de la bande, qui vient de s’amouracher d’une fille belle, blonde, mais goy et aveugle.
Ses parents ne tolèrent pas cette relation naissante :
«Nous sommes juifs et opticiens et tu oses nous présenter une aveugle goy!»

Benoît vient quant à lui de se faire licencier et aurait rêvé d’être un artiste tant sa guitare le démange.
A la place, il se sacrifie pour ses morveux issus d’une femme-hamster : Anne Depetrini, gonflée-botoxée-frisée et ne gratte qu’un petit peu.

Franck décide de récupérer sa brésilienne : il apprend le portugais, la danse, le yoga.
Et le bonheur.
Dommage néanmoins que Fred Testot n’ait toujours pas appris à jouer la comédie en renouvellant la mono-expression de son visage.

Pendant que ses amis se rendent compte de tout ce qui leur manque :
-William : le sexe et la virilité
-Romain : l’émancipation familiale et la maturité
-Benoît : la vie de rock star et Moi.




«On n’a jamais rien en même temps : quand on a une meuf, on n’a plus de potes, quand on a ses potes : on n’a plus de meuf et quand on a un travail, on n’a plus de vie.»

C’est autour de cette grande réflexion sur l’âge adulte que cette bande de potes va évoluer, apprendre les sacrifices, l’indépendance et surtout imposer sa chance.

«Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront.»
Cette citation de René Char eût pu être le slogan de Franck, Benoît et William. C’est le fil conducteur de ce film drôle, touchant, réaliste et optimiste.

Dépression et des potes, c’est un mélange entre la vérité si je mens pour le concours de vannes permanent : Romain, dans un bar gay :
«J’ai l’impression d’être un antisémite dans une synagogue.», du coeur des hommes pour la profondeur des sentiments qui unissent cette bande géniale et de nos vies à tous : ratées et rêvées à la fois.


Franck vient de m'envoyer un texto, je dois vous laisser : je vais me faire une pression et des potes.




Au cinéma à partir de mercredi 2 mai 2012